Pas besoin d'un 4x4 pour aller vers le bivouac de ce soir.
Néanmoins, n'y aller que si vous avez un CC costaud et pas trop gros/grand.
Après un dernier regard vers le vieux pont nous prenons la piste en direction de la mer, plage de
Dimiskiano Ammoudi.
La piste est d'abord assez bonne, bien que étroite, ça monte bien, facile, mais ensuite après un collu et un croisement (prendre à droite) c'est en descente et moins bon et vu qu'il faut freiner l'avant a tendance à plonger ---> il nous faudra un peu de temps pour arriver en bas.
Bonnes nouvelles : on n'a pas touché ! Et l'aménagement Isère Evasion n'a pas bougé, jusque quelques bruits de vaisselle et couverts.
Heureusement, vu que c'était l'heure du déjeuner, nous n'avons croisé que 3 voitures.
Cinq ou six km à parcourir, dont la moitié en descente.
Une photo, mal cadrée, prise dans la descente :
On arrive ensuite au débouché de la gorge où se trouvent deux tavernes et un parking sympa pour le bivouac en bord de mer (plage de sable et gravier).
Après le casse-croûte, nous allons nous balader à l'ouest le long de la côte et empruntons un sentier partiellement dallé, avec des escaliers, pour accéder à la
plage de Preveli qui est toute proche.
Sur la photo ci-dessus, on distingue la piste que nous prendrons le lendemain.
Nous dominons bientôt la plage de Preveli, à l'embouchure du MegaloPotamos (ça veut dire grande rivière).
On peut aussi accéder à cette plage par l'autre côté si on veut éviter la piste : l'accès se fait alors par le parking dont je parlais plus haut, sur la route du monastère de Preveli : de bien belles falaises, il doit faire chaud pour la remontée (quelques centaines de marches) !
On peut aussi y accéder par bateau, depuis Plakias (on en a vu reprendre sa cargaison de touristes) ou, moins fréquent, depuis Agia Galini.
C'est un coin très fréquenté car c'est très connu : c'est beau.
Dans les années 60-70, ce fut un coin rêvé, très isolé, aimé des hippies, il y a de l'eau toute l''année, de l'ombre, de petites terrasses pour mettre une tente, de quoi faire du feu, ...etc.; ils y venaient en suivant le cours de la rivière depuis le vieux pont : nous ne l'avions pas fait en 1978 car notre fille n'avait alors que 3 ans et il y a quelques passages moins faciles (blocs) et des passages aquatiques.
Cette rando dure environ 2 heures à la descente depuis le vieux pont; arrivé à la mer il faut rejoindre, en suivant le sentier ouest, le parking d'accès au-dessus des falaises et y faire du stop ou attendre un bus sur la route.
Aujourd'hui, il y a au débouché du fleuve un café snack de plage, et le jour de notre passage en début d'après-midi (lundi 2 Juin) il devait y avoir dans les 100 personnes réparties entre la plage, le bistrot et la palmeraie : qu'est-ce doit être au mois d'Août !
Nota : il y avait aussi quelques oies mais les tortues de mer ont déserté le coin.
J'ai lu qu'il y avait eu un incendie en 2010 (trop de campeurs sauvages sans doute, pourtant c'était interdit car site Natura 2000 !) mais la nature a repris ses droits, ça se voit à peine.
Nous traversons la rivière et nous suivons le sentier le long de son cours dans une belle palmeraie, avec de beaux lauriers roses ;
Assez vite, on arrive à un rétrécissement, avec le début (ou la fin !) des passages délicats dont je parlais plus haut
Il paraît qu'il y a aussi des vautours qui fréquentent la gorge et les falaises mais nous n'en avons pas vu.
Retour à la plage et au joli rocher près du départ de notre sentier.
Tout seul le soir, à part les taverniers et une voiture de touristes qui logent chez eux.
Nous dînons à la taverne la plus proche, rien de mémorable, accueil commercial sans plus.
Pour éviter de revenir par le même chemin, je me renseigne sur l'état de la piste qui part vers l'est et Agia Fotini (elle n'est pas sur notre carte) : elle est OK mais par endroits il faut serrer contre la falaise, ça s'éboule dans la mer.
Voilà qui ne rassure pas ma femme !
Une photo de cette piste :
Nous partons de bonne heure le lendemain matin afin d'éviter de croiser trop de voitures.
Le temps n'est pas froid mais c'est gris.
La piste est étroite mais sans souci, bien meilleure que celle de la veille sauf aux endroits où ça se rétrécit pour cause d'éboulement.
On arrive assez vite à quelques maisons, peu avant une plage, et la petite, route remonte alors vers Kerames et Kambos Kissou.
On repasse par Spili, moins de monde, et on reprend la grande route de Preveli mais on part à droite vers Plakias.
Un arrêt sous les tamaris à la
plage d'Ammoudi (une douche, une rivière avec de l'eau, bivouac sans doute possible, il y avait un CC mais voir avec la taverne) :
On va se promener à pied, en suivant la côte par une piste éventuellement praticable; il y a deux jolies petites criques, fréquentées par des naturistes, la dernière avec un bar de plage, puis on approche de
Damnoni, une jolie plage qui est maintenant bien urbanisée, la civilisation, quoi.
La couleur et la transparence de la mer sont superbes, ça explique le succès de toutes les plages des alentours, et vu les rochers, ça doit être pas mal d'explorer la côte avec palmes, masque et tuba.
La dernière photo n'est pas de moi mais d'un site grec, elle montre bien la plage de Damnoni.
Nous continuons vers
Plakias, un village touristique assez fréquenté, une longue plage dans une grande baie et toutes les "facilités" d'un tel site. Ce fut aussi un endroit choisi par les hippies des années 60-70; ce n'est plus vraiment le cas mais ça reste sympathique, sans trop de chichis, et la baie est belle.
Il y a un camping, proche de la plage et du village mais aussi de la route, sans doute agréable et confortable, mais l'entrée du camping (avec des colonnes rouges, couleur genre celles de Knossos) ne nous séduit pas vraiment ! De toutes façons, nous n'avons pas l'intention d'aller au camping avant plusieurs jours.
Pour les adeptes du camping, ce peut être un point de chute intéressant pour sillonner les environs.
Nous nous sommes posés le temps de la visite sur un parking à l'entrée du village, en face d'un supermarché; un CC y bivouaquait (apparemment) bien que ce soit aux portes du camping.
Beaucoup de tavernes, de petits hôtels et de boutiques diverses le long du front de mer.
Le temps est toujours gris, et on a même droit à une petite averse mais la température est agréable.
Nous empruntons ensuite une route bien pentue pour rejoindre Sellia, un gros village qui offre un joli panorama sur la baie puis nous continuons vers l'Ouest par une route en hauteur, un peu virageuse d'où l'on a une dernière vue sur Plakias :
Nous arrivons sur la plaine côtière de
Frangokastello et allons nous garer près de la forteresse.
Le coin a beaucoup changé depuis 1978, à l'époque la forteresse était bien isolée, toute seule dans une plaine immense, un peu désolée, pas d'arbres, et la plage était sauvage; aujourd'hui, sans que cela soit excessif, il y a des tavernes (dont une bien tape-à-l’œil) et des hôtels, quelques maisons éparpillées mais la plaine est toujours aussi peu riante.
Vu le temps gris, les averses et le vent, très peu de monde sur la belle plage de sable, un peu genre lagon, peu profond.
La forteresse est un gros cube entouré de créneaux, un peu un décor de théâtre; nous étions rentrés dedans en 1978 : rien que du vide ! Maintenant c'est payant !! Autant vous dire qu'on n'a pas visité; nous avons été voir de plus près le bord de mer à droite et à gauche et avons décidé de nous poser pour la nuit dans un coin un peu isolé près d'un petit monastère plus ou moins en ruines atteint par une courte piste.
Mercredi 4 Juin 2014 :
29° à 8h30, soleil bien voilé par la brume, des tas d'hirondelles qui volent bas autour du cams.
Nous gagnons
Chora Sfakion, encore appelé Sfakia par une très bonne route bien large.
Je radote mais TOUT a changé dans le coin.
Exemple : il y a maintenant des stations service et je fais le plein de gas oil alors qu'à l'époque j'avais dû monter dans un petit village pour avoir une dizaine de litres de carburant tirés d'un fut.
Et que dire de Chora Sfakion ?
Nous y avions passé trois nuits au-dessus du port, chez l'habitant, un peu rustique, c'est maintenant complètement rénové, modernisé, le "trottoir" du bord de mer a été élargi, les cafés et tavernes sont plus chics, les prix n'ont rien à envier à ceux de la côte Nord si l'on se fie à celui du café.
Et pour se garer c'est payant en été ( 1 € pour nous).
Nous allons faire un tour à pied dans le village et vers le nouveau port, c'est encore assez désert à cette heure, les randonneurs de Samaria ne sont pas là, et le bateau de liaison vers Agia Roumeli et Paleochora est à quai, la mer est un peu grosse.
Vous avez compris qu'en haute saison c'est à éviter, mais sinon, après la fin du passage des randonneurs ça doit toujours être assez agréable.
Et pour la randonnée, il y a autre chose que Samaria si on aime les gorges et les plages méritées par une bonne marche.
Il y a aussi une bavante (à ce que j'ai lu) pour monter tout en haut des Lefka Ori (Montagnes Blanches) à partir d'Anopoli, Aradena ou Agios Ioannis, une sacrée dénivelée (1900m à la montée, autant à la descente) et plein de kms pour atteindre un désert lunaire à près de 2400 m d'altitude : réservée aux montagnards en forme
et expérimentés (orientation).
Quand je montre à ma femme la route qui monte vers
Anopoli, la réponse fuse : "pas question !"
Pourtant elle est bien belle, cette route, joliment goudronnée mais c'est vrai que ça monte en bord de mer, avec du vide, et ça tourne, et ça ne fait pas semblant.
Aller sur Google Earth pour vous rendre compte.
Donc nous quittons Chora Sfakion et remontons au Nord vers Hania par une route magnifique, toute neuve, avec des rambardes

, beaucoup de pente, plein de virages en épingle en cheveux mais très vite on ne voit rien, il y a un brouillard à couper au couteau : dommage pour le panorama vers la côte, la mer de Lybie et
l'île de Gavdos au large, à 40 km du littoral.
Cette île, le point le plus au sud de l'Europe (avec Chypre) peut être atteinte par un ferry boat partant de Sfakia ou de Paleochora; elle est quasiment déserte l'hiver (30 habitants) mais se repeuple en saison. Il paraît que ça ressemble à la côte sud de la Crète des années 70.
Avis aux amateurs, mais, bien que ce soit possible avec le ferry, inutile d'y aller avec le CC, ça se parcourt à pied (néanmoins les guides de voyage disent « attention au coup de chaleur, prévoir beaucoup d'eau »!)
On laisse après Petres et Ammoudari une piste qui part sur la gauche vers le refuge Tavri (altitude 1200 m), point de départ vers des randonnées assez engagées de par la solitude, l'aridité du terrain et le sens de l'orientation qu'elles impliquent (un exemple ici ---
http://www.summitpost.org/kastro/306604)
La route vers Hania semble assez interminable jusqu'à ce qu'on atteigne la 'new road'.
Nous prenons ensuite, vers Maleme, la direction du sud sur une petite route étroite, plus ou moins bonne, serpentant dans la vallée jusqu'à
Deres (Nteres); ravitaillement en eau possible.
Notre but, c'est Sougia, sur la côte Sud.
Cette petite route rejoint ensuite vers Nea Roumata une route plus grande, bonne et assez large, arrivant directement de Hania : nous aurions pu la prendre mais nous ne sommes pas pressés.
La route, bordée de châtaigniers, commence à grimper dans la montagne, nous cassons la croûte tardivement, après Prases, sur un des rares parkings. Nombreuses éoliennes en vue.
On laisse sur notre gauche une belle route qui rejoint le
plateau d'Omalos
Cliquer sur Afficher pour quelques mots sur le plateau d'Omalos et Samaria, dans le parc national du même nom.
---
Omalos est le point de départ de la célèbre rando des gorges de Samaria.
Vu la fréquentation actuelle de cette autoroute pédestre, nous ne la referons pas de peur de gâcher nos souvenirs.
Cependant c'est très beau et à faire !
Si vous la prévoyez, couchez là haut (on peut y bivouaquer en CC sans problème) et partez tôt le matin dès l'ouverture (c'est maintenant très organisé, sécurisé et payant !) pour éviter la foule débarquée de la noria de cars qui convergent de tous les coins de Crète (on parle de 1500 à 2000 personnes certains jours d'été !).
Il y a plus de 15 km à faire en descente (1200m de dénivelée) jusqu' Agia Roumeli, sur un bon sentier, il y a de l'eau, de l'ombre, des endroits où se reposer et de splendides coins, de belles vues, impossible de se perdre, la gorge au point le plus étroit fait moins de 3 mètres de large et les falaises au-dessus font plus de 200m.
Il faudra ensuite rejoindre en bateau Chora Sfakion puis en bus Hania et Omalos, ce qui fera une longue journée, à moins de remonter la gorge le lendemain après avoir dormi à Agia Roumeli (il y a bien moins de monde dans ce sens mais là aussi partez de très bonne heure) ou, plus difficile, de prévoir un circuit sur plusieurs jours via Sougia.
La plupart des touristes font ça maintenant en prenant un package (inconvénient = vous êtes dans la foule; avantage = le retour est organisé).
[hr]
La route descend ensuite vers Dimitriana, Agia Irini et Epanochori et fait ensuite un grand détour vers l'ouest pour éviter les
gorges d'Agia Irini (randonnée facile à la descente, une douzaine de kms jusqu'à Sougia; comme pour Samaria, il y a un péage à l'entrée!).
Nous arrivons à
Sougia en milieu d'après-midi, on se pose d'abord à l'ouest du village, mais les places sont chères (entre autres, trois bus en attente de leur cargaison de touristes), et on va faire une petite reconnaissance à pied à l'ouest vers le petit port puis vers la plage Est.
Sougia est un tout petit village, avec des possibilités d'hébergement, des tavernes, une épicerie et c'est tout. Il s'anime un peu plus quand le bateau faisant la jonction Paleochorra – Agia Roumeli - Chora Sfakion accoste au petit port. Il paraît qu'il y a plus de monde le week-end : les habitants de Hania aiment bien le coin.
Le site web du village --->
http://www.sougia.info/beach.htm
Il n'y a pas de constructions « agressives », pas de complexes luxueux, l'ambiance est agréable.
Une rivière à sec sépare la plage en deux parties, nous jetons notre dévolu sur la partie Est et nous posons à un embranchement de piste, dans un terrain sablonneux non loin de la plage (galets et gros sable grisâtre, douche). A une centaine de mètres, un estanco genre discothèque, donc attention au bruit et allées venues pendant les périodes plus "actives".
Quelques toutes petites tentes sont posées sous l'ombre des tamaris et il y a à peine plus loin à l'est, vers la falaise, un coin non textile (nudisme officiellement toléré, à deux pas du village : c'est rare), deux fourgons y sont installés directement sur la plage.
Un bout de la plage Est (la plage Ouest est plus grande, et bénéficie de quelques petits arbres).
Nous allons profiter de la plage puis tour dans le village, pots dans une taverne du bord de mer, avec WIFI et retour à notre home.
Au programme du lendemain, une petite rando et profiter de la mer : il fait beau et chaud !
