Ce récit se rattache à notre périple en camping-car, plus vaste, du Printemps 2014, dont vous trouverez la présentation
ICI dans la même rubrique.
La destination principale était la Crète, mais nous avons au passage visité d'autres régions de Grèce (île de Cythère, intérieur du pays, ...) vu que, étant à la retraite, nous avons tout le temps.
Après la côte Nord et la côte Est, nous allons parcourir le Sud de la Crète, par endroit vraiment isolé et pas très accessible en camping-car vu le relief et les pistes (on en verra d'ailleurs très peu, principalement quelques Transporter VW et deux ou trois camions CC 4x4).
En allant vers l'Ouest à partir de Matala, c'est plus touristique, et avec quelques CC.
Mais aucun très grand complexe touristique. Il y a juste, comme sur la côte Est, quelques petits hôtels (des moyens par endroit : de Makri Gialos à Ierapetra, vers Plakias, Matala, Agia Galini, ...), et des chambres chez l'habitant.
Il y a de rares campings (un vers l'est et 3 ou 4 vers l'ouest), et aussi bien sûr des touristes à la journée en voiture de location.
Sur toute la côte Sud, en particulier dans la région de Ierapetra, les hivers sont normalement très doux.
Cela explique que l'activité principale est l'agriculture, avec une présence généralisée de grandes serres : tomates, poivrons, aubergines, bananes, ...etc …
Dans certains cas, ces installations sont situées à quelques mètres des plages fréquentées par les touristes.
Mardi 27 Mai 2014
Presque 7 semaines que nous sommes en vadrouille.
La nuit sur la plage à l'est de Makri Gialos fut très calme, le matin la température était de 28°, donc bain obligatoire dans la grande bleue : super, la plage pour nous tout seuls.
Nous reprenons la route côtière après avoir franchi en force les deux raidillons de la piste.
Makri Gialos est le site le plus touristique de cette côte, nous ne nous y arrêterons pas, et idem à Koutsouras et les autres stations balnéaires, ça ne ressemble plus du tout à nos souvenirs de 1978.
Nous allons à
Ierapetra, au passage on vérifie que le camping de Koutsounari est ouvert (c'est le seul de toute la partie Est de cette côte Sud).
Courses au Lidl de Ierapetra (il y a aussi un Carrefour) puis on trouve à se garer, non loin de la mer et du centre, sur un grand parking en terre.
Visite, sous la chaleur, de la ville, en particulier vers le port et la forteresse vénitienne, dans les petites ruelles aux alentours : ne supporte pas la comparaison avec Hania, Rethymnon ou Iraklion.
C'est une petite ville, dans les 20 000 habitants, la plus méridionale de toute l'Europe.
Pas pris de photos de la ville, oublié l'APN dans le CC ! Mais pas de regrets, il y en a sur Internet.
Beaucoup de tavernes et marchands divers assez accrocheurs le long de la mer.
Nous nous rabattons sur l'intérieur de la ville et déjeunons dans un petit bistrot grec de saucisses de viande hachée, tsatziki et pichet de blanc, le tout pour 8 € à deux !
Nous gagnons ensuite le camping de
Koutsounari où j'ai du mal à trouver quelqu'un et en particulier la gérante.
Elle m'annonce le prix : 21,50 € avec le 220, 17,50 € sans le 220
Nous allons nous installer le plus près possible de la plage, il n'y a presque personne, aucun CC, deux tentes, une caravane
C'est le camping le moins bien de tout notre périple crétois, tant pour les emplacements (petits), les commodités que pour le site tout en longueur et la plage pas terrible.
Ce camping est, semble-t-il, surtout axé sur la location de lodges et studios.
Et la piscine tant vantée n'a pas d'eau alors qu'on est fin Mai et qu'il fait chaud, ce qui nous chagrine vu que la plage = bof et que la mer est forte; de plus il n'y a pas de WIFI , le bar et le restaurant sont fermés, et cerise sur le gâteau les parasols de plage sont absents !

et
Aussi je retourne vers la gérante et avec un mélange de grec et d'anglais je réussis à lui faire baisser le prix à 18 €, branchement 220 compris.
On fait une grande lessive, on se ravitaille en eau et basta.
Mercredi 28 Mai
Réveil sous les nuages, il fait chaud et lourd (30° à 10h).
Nous prenons la route vers l'ouest, des milliers de serres à perte de vue entre Ierapetra et Myrtos.
En prévision des contrées plus sauvages que nous allons rencontrer, je fais le plein de GO à Nea Anatoli.
Myrtos est un charmant village de bord de mer, un peu touristique, beaucoup de tavernes (racoleuses) sur le front de mer mais pas défiguré.
Le climat y est agréable toute l'année, aucun vent du nord à cause de la barrière des monts Dikti.
Mais c'est difficile de s'y garer, et aussi de traverser le village (rue étroite et voitures garées à la grecque!) car nous quittons maintenant la grand route pour suivre une route côtière vers Vatos, d'abord goudronnée puis un bon tronçon en terre (mais bien carrossable, juste un peu effondrée par endroits).
La route domine la mer et une plage très étroite de quelques mètres, les rochers ou la falaise de terre dominent la route et ça semble bien travaillé par l'érosion : pas bien envie de s'arrêter des fois qu'on reçoive quelques M3 sur le toit.
Nous cassons la croûte à l'entrée de
Tertsa, un tout petit village, sans charme extraordinaire mais authentique, très peu de monde, un petit mini-market, trois tavernes, une belle plage de sable gris devant le village, et d'autres plus isolées en allant vers l'ouest (à pied) :
très paisible !
Un peu la Crète que nous avons connue en 1978; les gens vivent principalement de la culture des bananes et des primeurs, pas mal de serres en plastique blanc dans le paysage, le tourisme y est pour l'instant peu développé, même pas vu de parasols sur la plage !
Il y fait bon chaud comme partout sur cette portion de côte abritée des vents du Nord.
Vers la sortie ouest de Tertsa (traversée étroite + balcons et arbres), il y a un coin où se poser, assez petit, mais c'est squatté par des gens du coin.
La route monte un peu vers l'intérieur, ça tourne et vire et voilà
Sidonia, aussi appelé Kato Psari Forada, un village au bord de la mer, plus important et plus fréquenté que Tertsa, il y a une plus grande plage de sable gris, mais rien de vraiment sédusant.
Nous arrivons ensuite, après avoir longé de nombreuses serres, à
Arvi, un gros village plutôt moche, des maisons décrépies, un grand port, une plage, des possibilités pour se poser mais sans charme.
Aussi nous continuons vers l'ouest et nous posons finalement vers 16 h à l'Est de
Keratocambos, sous les tamaris, au bord de l'eau (à l'Est du hameau de Monobouka; il y a là une douche, bien agréable pour se rincer, et - surprise - nous revoyons le fourgon bleu du 59 qui est posé à 100 mètres de nous.
C'est une très longue plage de sable et galets qui démarre au petit port situé à l'ouest du village et se termine juste après notre coin de bivouac.
C'est donc un peu à l'écart (à peut-être 2 kms) du petit village, où il n'y a rien de notable si ce n'est que c'est plus fréquenté (tavernes, plage avec parasols, ...) que notre coin, et idem pour celui de Kastri qui fait suite à Keratokambos.
Le nom de Keratokambos signifierait 'le pays des caroubiers', il y avait ici aussi, dans les années 50, un commerce florissant de caroubes (on en fait de la farine et de la gomme, et cela a plusieurs utilisations dans l'industrie alimentaire et aussi en pharmacie et cosmétique).
En marchant à pied vers l'Est, après un rocher dans la mer, on atteint la belle plage d'Armenopetra, encore plus isolée (nudistes), avec juste quelques serres (bananes, ...). On doit pouvoir, depuis Kapsali, l'atteindre par une route ou piste mais pour s'y poser je ne sais pas si c'est bon.
La suite bientôt disponible, on approche des coins les plus isolés et les plus sauvages de Crète !
